Notre Groupe

Le Groupe Saint Sulpice et ses deux sous-groupes, se constitue aujourd'hui de nombreuses unités regroupant un total de 300 jeunes encadrés par une 60aine de chefs et cheftaines, le tout dirigé par deux couples de Chefs de Groupe accompagnés par 4 couples d'assistants. On y retrouve :

  • 2 troupes d'éclaireurs ( 29e / 129e )
  • 3 compagnies de guides ( 74e VIVA / 51e / 87e )
  • 3 rondes de jeannettes ( 29e / 129e / 92e )
  • 3 meutes de louveteaux ( 29e / 129e / 92e )
  • 4 clans de routiers-scouts ( 29e / 129e / 92e / 192e )
  • 2 feux de guides-ainées ( 29e / 129e )
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Journée de rentrée paroissiale de Saint Sulpice, Fontainebleau, septembre 2024

L'Histoire du Groupe sulpicien lors de l'entre-deux-guerres

L’abbé Trouillat inaugure la création du Groupe scout en janvier 1928 avec l’ouverture de la Troupe 59e affiliée à la paroisse Saint-Sulpice. Paul Finet est alors désigné comme premier chef de cette nouvelle unité. À ses débuts, la Troupe accueille huit novices, bientôt rejoints par des scouts issus de la Troupe de Saint-Séverin, récemment dissoute. Ce rattachement hérite d’ailleurs à la Troupe sulpicienne son foulard uni de couleur amarante, symbole de ce qui « ne flétrit pas ».

En 1932, une seconde Troupe voit le jour : la 159e. Le Groupe continue de s’agrandir et, en 1936, deux nouvelles Troupes sont créées : la 129e et la 139e. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le Groupe compte ainsi quatre Troupes actives. La même année 1932 voit également la création d’un Clan routier, qui restera en activité jusque dans les années 1960.

Le général Joseph de la Porte du Theil devient rapidement une figure emblématique du Groupe. Officier passionné par le scoutisme, il en assure la direction en tant que Scoutmestre de 1932 à 1935. Il poursuivra ensuite sa mission au service du mouvement en tant que commissaire de Province, puis commissaire général des Chantiers de jeunesse jusqu’en 1940.

Dans le contexte du quartier latin, déjà riche en groupes scouts, la paroisse Saint-Sulpice s’impose néanmoins comme un foyer dynamique, attirant rapidement un grand nombre de jeunes. À l’origine, le Groupe était hébergé au patronage Olier, situé au 68 rue d’Assas, à l’emplacement actuel du collège-lycée privé Saint-Sulpice. Il déménagera ensuite rue Cassette, où sa présence est attestée dès 1935.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate,  le Groupe scout est contraint de se réorganiser : de nombreux chefs sont mobilisés, tandis que plusieurs scouts doivent quitter Paris. Jean Corpet, successeur du général de la Porte du Theil, devient alors Scoutmestre de Groupe.

En 1940, les circonstances imposent la fusion de la 59e avec la 159e, ainsi que de la 129e avec la 139e. Le Groupe ne compte alors plus que deux Troupes, qui poursuivent néanmoins leurs activités dans la clandestinité.

Durant cette période, Jean Corpet réunit vraisemblablement une équipe de chefs pour maintenir vivant l’esprit scout. Parallèlement, il s’adonne à des opérations de résistance à la tête de l’usine de locomotives Corpet-Louvet. Il joue notamment un rôle crucial en faisant échapper plusieurs chefs au Service du Travail Obligatoire (STO), leur évitant ainsi d’être envoyés en Allemagne pour contribuer à l’effort de guerre nazi.

À la Libération, les Troupes 159e et 139e rouvrent, permettant au Groupe de retrouver sa structure d’avant-guerre avec quatre Troupes actives. La Troupe 139e fermera en 1948, avant de rouvrir en 1956. En 1958, une cinquième unité voit le jour : la Troupe 229e. Le Groupe atteint alors un effectif remarquable de cinq Troupes, faisant de lui l’un des plus importants de Paris à cette époque.

L'Histoire du Groupe dans le contexte de la réforme Scouts de France

Adoptant dans un premier temps la réforme des Scouts de France avec enthousiasme, le scoutisme sulpicien se retrouve par la suite en perte de vitesse avec en 1973 la fermeture des troupes 129e, 229e et 159e en 1975. Cette fonte des effectifs peut cependant être mis en relation avec l’arrivée des Scouts Unitaires de France dans le quartier, notamment au Collège Stanislas, à partir de 1972. La Troupe 139e ferme définitivement ses portes en 1960, tandis que la Troupe 229e fusionne avec la 129e. Néanmoins, la 229e est rouverte en 1971, mais pour une courte période de deux ans seulement, avant de fermer de nouveau en 1973, en même temps que la 129e.

Au moment de la Seconde Guerre mondiale, deux Compagnies de guides sont actives à Saint-Sulpice : la 51e et la 74e. En 1975, seule subsiste une Ronde, la 87e. C’est sous l’impulsion du Père Castet que les cheftaines Marianne Cadart, Brigitte Desjeux et Marie de Boissard acceptent de relancer une Compagnie des Guides de France à Saint-Sulpice. À l’époque, après leur parcours chez les jeannettes, les jeunes filles rejoignaient généralement les Guides de France de la paroisse voisine, Notre-Dame-des-Champs. Le premier camp de la Compagnie 51e, alors encore officiellement affiliée aux Guides de France, a lieu durant l’été 1977 en Dordogne dirigé par la Cheftaine de Compagnie Marianne Cadart. La Compagnie est alors composée de quatre équipes : les Abeilles, les Araignées, les Dauphins et les Fennecs. Très rapidement, avec l’arrivée des jeannettes issues des deux Rondes existantes, la Compagnie 51e devient trop nombreuse. Cela conduit à l’ouverture, dès l’année suivante, d’une seconde Compagnie, la 74e, lancée par Marie de Boissard et Agnès Boulouis. Les équipes des Dauphins et des Fennecs rejoignent cette nouvelle unité. De nouvelles équipes sont alors créées : les Koalas et les Écureuils à la 51e ; les Lynx, les Marmottes, puis les Chamois à la 74e. En mai 1979, les deux Compagnies rejoignent, non sans difficultés, le Groupe SUF (Scouts Unitaires de France), en dépit d’une vive opposition de la part des chefs du Groupe Scouts de France de l’époque. Malgré cette scission, un lien fort est maintenu entre les deux entités, et des relations fraternelles perdurent au fil des années – allant même jusqu’à quelques mariages entre chefs des Scouts de France et cheftaines SUF. En parallèle, une nouvelle Meute est ouverte en 1977 : la 259e.

Pendant longtemps, les prêtres de Saint-Sulpice ont cherché à préserver un équilibre entre le Groupe Scouts de France « historique » et le jeune Groupe SUF. Toutefois, dans les faits, les Compagnies SUF ont naturellement recruté parmi les jeannettes restées dans les unités des Guides de France, tandis que les louveteaux, eux, rejoignaient la Troupe rattachée aux Scouts de France (ex-Troupe 59e). Cela a poussé cette dernière à recruter bien au-delà de la paroisse. Ainsi, durant de nombreuses années, le Groupe SUF a compté davantage d’unités filles que garçons.

C'est sous l'impulsion du jeune vicaire Alain Castet ainsi que de Patrick Niogret, ancien assistant à la 120e Paris (groupe Stanislas), que la Troupe 29e Paris effectue son premier camp à Moutiers dans les Alpes, au cours de l'été 1978. Le groupe sulpicien comporte également la meute 29e, héritière de la meute 165e de Notre-Dame des Champs, arrivée en 1988. Deux compagnies de guides de France, la 51e et la 74e rejoignent le groupe en 1978, suivie par la 87e qui reste effective jusqu'en 2002. La ronde 29e de Jeannettes est ouverte quant à elle en 1995, suivie par la 129e en 1996.

En 2011, une nouvelle unité est créée : la Troupe 1ère Marine. Celle-ci à la particularité d'être l’unique Troupe marine des SUF à Paris. La 1ère marine quittera le Groupe deux ans plus tard en 2013, créant par essaimage la 83e Paris au sein de la paroisse Notre-Dame des Champs. À la rentrée 2008, le Groupe, composé de deux unités de chaque type, se divise en deux entités distinctes. Ces nouvelles formations prennent le nom de deux figures sulpiciennes : Saint Vincent de Paul et Jean-Jacques Olier, également connus sous les appellations de « Monsieur Vincent » et « Monsieur Olier ».

Généalogie de nos aumôniers de Groupe

Au cours de l'histoire du scoutisme à Saint-Sulpice, notre groupe a connu de nombreux aumôniers, qui ont toujours occupé une place importante. Ceux-ci assurent en effet le lien entre les familles et les jeunes inscrits dans les unités, avec l'ensemble des paroissiens. Les aumôniers scouts ont joué un rôle essentiel dès la création, puisque le groupe s’est construit progressivement autour d’eux au fil du temps. En 1927, c’est un abbé qui est à l’initiative de l’implantation d’une unité scoute, tandis qu'en 1977, l'arrivée du mouvement unitaire dans la paroisse est portée par le Père Alain Castet. Auparavant, un aumônier s'occupait de la Troupe et de la Route, aidé par un second, aumônier des compagnies. Au fil des années, un seul aumônier s'occupe du Groupe, y compris lors du dédoublement en deux groupes : M. Olier et M. Vincent. À partir de 2020, lors de l'arrivée des Pères Henri de La Hougue et Henri Châtelet, chacun s'est vu confier la charge d'un des groupes. Voici la chronologie de nos padrés à Saint-Sulpice :

  • 1927 : Abbé Trouillat
  • 1961 : Père de Larminat
  • 1977-1979 : Père Alain Castet
  • 1979-1982 : Père de Larminat
  • 1982-1984 : Père Jean-Baptiste Rouillier
  • 1984-1986 : Père Berlioz
  • 1986-2003 : Père Paul Loc
  • 2003-2006 : Père Emmanuel Petit
  • 2006-2018 : Père Christian
  • 2018-2020 : Père Luc
  • 2020-2025 : Père Henri de La Hougue et Henri Châtelet

Histoire inédite de la Troupe 229e Paris

L'histoire de cette Troupe arrivée en 1958 et effective à Saint Sulpice jusque dans les années 1960, semble bien singulière. Cet ancien numéro avait appartenu au groupe Scout de France de la paroisse, et apparaît dans le groupe dans la logique des numéros 59 et 129. Cette unité avait l'originalité d'être une troupe de « scouts de l’Air », pratiquant essentiellement le vol à voile. Il est probable que cette troupe soit historiquement issue de l’an­cienne structure des scouts de l’Air du mouvement Scouts de France.

En France, c’est à partir de 1932 que certaines unités des Scouts de France ont commencé à pratiquer le vol à voile. Ces initiatives étaient souvent soutenues par des membres du personnel navigant de l’armée de l’air. Les activités aériennes dans le scoutisme concernaient principalement la tranche d'âge aînée, regroupée autour de clans routiers, même si le groupe scout Saint-Sulpice fait bien mention d'une troupe d'éclaireurs. Parmi les figures fondatrices du scoutisme aérien, on retrouve le capitaine Robert Pasteau, ancien élève de l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr. L'escadrille Léon Bourjade, issue de leur troupe Saint-Bernard de la paroisse Notre-Dame de Clignancourt dans le nord de Paris, est créée en 1934. Celle-ci construit son propre planeur en 1935, qui est rapidement déclaré apte au vol. En 1939, les Scouts de France disposent même d'un délégué au commissaire général, Paul Lafeuille, spécialement en charge des Scouts de l’air. Parallèlement, en 1936, le gouvernement met en place les Sections d’Aviation Populaire (SAP), afin de rendre accessible la formation au pilotage d’avions légers aux jeunes. L’objectif était de former de futurs pilotes pour renforcer les effectifs de l’aviation militaire française. En 1938, dans un contexte de montée des tensions internationales, ces SAP sont transformées en « Sections d’Aviation Prémilitaire ».

Il convient toutefois de préciser que les Scouts de l’air ont toujours été considérés comme des scouts « terriens » pratiquant des activités aéronautiques. Le scoutisme aérien n’a jamais atteint la notoriété du scoutisme marin, largement popularisé, mais s’est néanmoins distingué par son caractère inter-fédéral. Ce dernier a joué un rôle singulier à partir de l’entre-deux-guerres, en établissant un lien entre les mouvements de jeunesse scouts et le monde de l’aviation militaire.