Notre Histoire

I. Scouting for boys

Robert Stephenson Baden-Powell devient officier de cavalerie à 19 ans. Lors de ses campagnes en Inde, en Afghanistan ou encore en Afrique, celui-ci est chargé, avec ses hommes, de missions de reconnaissance et d’espionnage. Il y développe un sens aigu de l’observation et introduit dans la formation militaire britannique des cours d’exploration et de reconnaissance (scouting). En 1900, il se distingue en Afrique du Sud lors du siège de Mafeking, qu’il défend avec succès pendant 217 jours contre une armée trois fois plus nombreuse. Il y fait notamment participer de jeunes garçons organisés en petites équipes d’éclaireurs, ce qui lui inspire une idée. De retour en Angleterre, il décide d’adapter ses expériences militaires à l’éducation des jeunes. En août 1907, il teste sa méthode, basée sur l’apprentissage par l’expérience et l’autonomie, lors d’un camp sur l'île de Brownsea avec 22 garçons, répartis en patrouilles de six. Le succès est tel qu’il publie l’année suivante Scouting for Boys, un manuel qui rencontre un grand engouement chez les jeunes.
Dès 1909, le mouvement scout connaît un essor impressionnant : le premier rassemblement national au Crystal Palace (parc d'exposition en banlieue de Londres), réunit 30 000 scouts sur les 100 000 déjà inscrits, dont un certain nombre de filles. En 1912, Baden-Powell quitte alors l’armée pour se consacrer à l’expansion du mouvement scout. En 1920, il organise le premier Jamboree, un rassemblement scout international, et consacre ensuite le restant de sa vie à développer le scoutisme à l’échelle mondiale.

II. La naissance du scoutisme français

Le scoutisme en France voit le jour en 1911 avec la création de deux mouvements : les Éclaireurs de France, à caractère non confessionnel, et les Éclaireurs unionistes, d’inspiration protestante. Le scoutisme catholique, quant à lui, se développe plus lentement : entre 1911 et 1920, plusieurs groupes catholiques émergent. En juillet 1920, sous l’impulsion du Père Sevin, ces groupes s’unissent pour fonder les Scouts de France. Fidèles aux principes établis par Baden-Powell, les Scouts de France y ajoutent une dimension spirituelle inspirée de la foi catholique. Le pape Pie XI accorde son approbation officielle à l’association en 1922.
L’année 1923 voit la première compagnie des Guides de France ainsi que la création des Louveteaux. Les Scouts de France et les Guides de France forment au départ deux organisations distinctes et autonomes. Les autres branches s’organisent en 1926 pour les Routiers, et en 1927 pour les Jeannettes et les Guides-Aînées. Les deux mouvements connaissent alors une croissance rapide : en 1935, les Scouts de France comptent 55 000 membres, et les Guides de France atteignent 50 000 adhérents en 1946.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le scoutisme catholique, perçu comme une école de vie incompatible avec l’idéologie de l’occupant, est interdit en zone occupée. Le quartier général des Scouts se réfugie alors en zone libre. En 1940, la Fédération du Scoutisme Français est fondée et reconnue officiellement en 1941 par le Secrétariat de la Jeunesse. Elle regroupe les principales associations scoutes : les Scouts de France, les Éclaireurs unionistes, les Éclaireurs de France, les Éclaireurs israélites de France, la Fédération française des Éclaireuses, ainsi que les Guides de France. Cette fédération a pour but de favoriser la coopération entre les différents mouvements, de résister à la volonté du régime de Vichy d’imposer une organisation unique de jeunesse, et de protéger notamment le mouvement scout juif.